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Mycoses vaginales : vrai ou faux ?

Publié le 23 août 2023

Pour tordre le cou aux idées fausses et aux croyances, pourquoi ne pas tester vos connaissances ? 

 

Les mycoses vaginales sont toujours liées à une mauvaise hygiène intime 

C’est faux, il n’y a aucun rapport entre les deux quoiqu’on en dise ! Les mycoses vaginales surviennent quand le Candida se trouve dans des conditions favorables à son développement (nature allergique (atopie), grossesse, diabète, immunité en baisse, etc.). Il existe, par contre, des facteurs déclencheurs qui peuvent favoriser ces situations et le développement du Candida,  cure d’antibiotiques, fatigue et stress, diarrhées, rapport sexuel, etc.

 

Les mycoses vaginales sont des Infections sexuellement transmissibles

C’est faux ! On n’attrape pas un Candida et on ne transmet pas un Candida. Le Candida vit naturellement dans la flore de l’appareil digestif chez l’homme et la femme. Si certaines femmes vivent avec du Candida dans leur flore vaginale sans que cela pose problème, d’autres peuvent, à certains moments et dans certaines circonstances, connaître un ou des épisodes de mycose vaginale du fait de la prolifération du Candida. Et si le Candida peut coloniser la peau du gland du partenaire après un rapport sexuel, comme sur le pénis par exemple, sa survie se limite en général à 48 heures ! Ce Candida occasionnera tout au plus quelque inconfort, mail il sera rapidement éliminé de façon naturelle.

 

Les vêtements trop serrés peuvent favoriser la survenue des mycoses vaginales

Faux. Les vêtements trop serrés ou le port de strings ou de serviettes protectrices provoquent des irritations cutanées et une macération ; ils ne sont pas à priori  à recommander. S’ils n’ont pas d’impact direct sur les mycoses vulvo-vaginales, il provoquent et aggravent les irritations, eczéma, psoriasis et autres pathologies cutanées vulvaires. Ils aggravent les douleurs chez les patientes ayant un eczéma atopique ou une vulvodynie /vestibulodynie ainsi que les démangeaisons, fréquentes dans cette région. De même les démangeaisons et l’extension de maladies sexuellement transmissibles comme les verrues génitales et les mollusca contagiosa sont favorisées par la pratique du rasage et de l’épilation sous toutes ses formes.

 

Une mycose vaginale ça s’attrape à la piscine, dans un jacuzzi ou à la plage en été 

Faux. On n’attrape pas une mycose parce qu’un Candida traîne dans une piscine ou un jacuzzi. Par contre, ces environnements peuvent fragiliser un terrain muqueux sujet à ce type de pathologie et faciliter le développement du Candida et donc la survenue d’une mycose. Si de nombreuses femmes rapportent ce genre de choses, il faut insister sur le fait que ces situations constituent des facteurs déclencheurs de mycoses, mais en aucun cas des sources d’infection.

 

Les contraceptifs oraux peuvent augmenter la survenue des mycoses vaginales 

Vrai. On sait que certains contraceptifs oraux peuvent augmenter statistiquement la survenue de mycoses vulvo-vaginales. Mais ce n’est pas le cas pour tous les contraceptifs oraux et chez toutes les femmes.

 

La grossesse peut induire mycoses vaginales 

Vrai. Comme la grossesse engendre naturellement une immunodépression pour ne pas rejeter l’embryon considéré comme « un corps étranger à 50 % » par l’organisme de la future mère, elle peut favoriser la survenue des mycoses vulvo-vaginales.

 

Le diabète n’a aucune influence sur les mycoses vaginales

Faux ! Le diabète est un facteur qui augmente le risque de mycoses vaginales. Les personnes (hommes ou femmes) dont la glycémie n’est pas bien contrôlée sont plus sujettes aux mycoses vaginales tout simplement parce que le corps ne se défend pas bien contre ces infections.

Chez les femmes, on observe les symptômes suivants :

  • Pertes vaginales plus abondantes, épaisses, blanc jaunâtre
  • Démangeaisons et rougeur au niveau de la vulve
  • Souvent douleur en urinant et pendant les relations sexuelles

Chez les hommes, on observe les symptômes suivants :

  • Points, plaques, taches rouges au niveau du gland
  • Parfois rougeur de tout le gland avec ou sans extension au prépuce
  • Gène, démangeaisons au niveau des rougeurs

Notons également que la prise de nouveaux médicaments antidiabétiques (famille des inhibiteurs de SGLT2 ou gliflozines) peut aussi augmenter la sensibilité aux mycoses urogénitales.

 

L’excès d’hygiène favorise la survenue des mycoses vaginales

C’est faux. Seules les irrigations intravaginales favorisent les mycoses car elles déséquilibrent et/ou détruisent la flore vaginale. Pour rappel, il est tout à fait inutile de vouloir laver son vagin !  Laver la peau des parties intimes, maximum 2 fois par jour, au moyen d’un savon dermatologique pour les peaux atopiques, comme toute autre partie du corps, est bien suffisant et sans risque. Donc attention aux pièges du marketing ! Les produits dits spécifiques à l’hygiène intime (solutions lavantes, protège-slip, etc. ) ne sont pas du tout essentiels pour avoir une bonne hygiène. Se laver à l’eau claire ne suffit cependant pas car la région anogénitale est une région qui macère, transpire, où se retrouvent de nombreuses secrétions (urines, selles, secrétions vaginales) et où s’accumulent les cellules mortes dans les plis. L’eau claire ne lave rien du tout et n’empêche pas l’irritation cutanée due à tous ces facteurs. Aussi pour faire sa toilette intime et corporelle, à tout âge, seul le savon (huile lavante, pain surgras, gel lavant, lotion nettoyante) conçu pour les peaux atopiques est idéal.

 

On peut prévenir les mycoses vaginales en adoptant certaines habitudes

Vrai. Parce qu’on peut prévenir les situations qui sont favorables au développement du Candida quand on est sujette à ce type d’infections.

En pensant à  :

  • Prendre un traitement préventif contre les mycoses lors de la prise d’antibiotiques
  • Eviter des endroits humides et les séjours prolongés à la piscine, au sauna et dans le jacuzzi
  • Limiter le port de vêtements trop serrés ou les strings
  • Eviter l’utilisation de produits irritants pour la peau et les muqueuses (savon parfumé, protège-slips, etc.)
  • Prendre un traitement adéquat dès le début des symptômes en cas de poussées d’herpès génital
  • Eviter de consommer trop de sucres dans l’alimentation si on est diabétique ou pré diabétique

 

Il ne faut pas traiter systématiquement le partenaire en cas de mycoses vaginales

Vrai. Si le partenaire ne se plaint de rien, il est inutile de le traiter préventivement après un rapport sexuel. Tout simplement parce que le Candida ne se transmet pas. Tout au plus, si le Candida colonise la peau du partenaire, on applique une crème antimycosique 2-3 jours pour raccourcir la période d’inconfort. Sinon, il séjournera environ 48 heures avant d’être éliminé. Le traitement préventif de la candidose génitale est uniquement indiqué dans les balanites et les vaginites récidivantes (plus de 4 épisodes par an). Il n’y a pas d’autres indications.

Donc, pas de symptômes, pas de traitement.